Saturday, 16 June 2018

La comptabilité analytique : définition et explication



Tenir une comptabilité est une démarche obligatoire pour toutes les organisations.
 Toutes organisations (entreprises, associations, collectivités, etc.) qui exercent une activité en France. Véritable outil permettant d’identifier les flux financiers, les dépenses et les recettes d’une organisation commerciale, la comptabilité suit des lois comptables édictées par le plan comptable général.
À côté de cette comptabilité « financière » existe un autre outil comptable interne à l’organisation qui n’est pas obligatoire et qui est orienté « exploitation d’entreprise » : la comptabilité analytique.

Comptabilité analytique : définition

La comptabilité analytique est une mise en forme spécifique des données issues de la comptabilité généralepermettant une meilleure analyse de la construction du résultat de l’entreprise. Elle identifie les éléments produits par l’entreprise et les valorise précisément en identifiant l’ensemble des coûts qui ont contribué à les produire.
Principalement utilisée dans les PME et les grandes entreprises, elle devient rapidement, lorsqu’elle est bien conçue, un véritable outil de pilotage.
La comptabilité analytique repose sur un principe simple : rapprocher chaque élément produit par l’entreprise des coûts qui ont permis de le générer. Mettre en place une comptabilité analytique permet de mesurer chaque poste de dépense et d’identifier la nature et la finalité des coûts mis en œuvre.
Au final, la comptabilité analytique permet de mesurer avec précision l’ensemble des coûts qui ont été nécessaires pour la production de chaque élément (bien ou service) par l’entreprise.

Comment utiliser la comptabilité analytique ?

Parmi les avantages de la comptabilité analytique, il y en a deux qui nous paraissent primordiaux :
  • Il n’y a pas de formalisme imposé, elle est donc facilement adaptable au fonctionnement et à l’organisation de chaque entreprise.
  • Elle est concrète et donc beaucoup plus parlante qu’une comptabilité générale aux yeux des personnes de terrain. On obtient des résultats par produit, par famille de produit, par établissement, par ligne de produit, par équipe, …
Ces deux qualités en font un outil de pilotage performant qui se renforce au fil du temps, grâce à l’utilisation des historiques.

Les différents types de comptabilité analytique

La comptabilité analytique peut être mise en place selon plusieurs méthodes :
  • La méthode des coûts complets,
  • La méthode des coûts variables,
  • La méthode des coûts directs,
  • La méthode des coûts standards,
  • La méthode ABC.

La méthode des coûts complets

La comptabilité analytique permet de répartir l’ensemble des produits et des charges en fonction de sa propre organisation. Elle peut ainsi étudier la rentabilité de chaque unité ou ligne de production, type de produit, ou groupe de travail.

Elle fonctionne en « découpant » l’entreprise en différentes entités facilement identifiables et en leur attribuant chaque produit et chaque coût qu’elles ont consommés.
 Si certains coûts sont facilement imputables, d’autres plus généraux (coûts administratifs, coûts commerciaux, …) sont affectés selon une clé de répartition (une quote-part) calculée par l’entreprise.
Cette méthode assez générale, permet d’étudier la rentabilité de chaque entité. On peut parler de « centres de profit », même si ces derniers peuvent être géographiquement au même endroit. Au final, si les éléments produits par l’entreprise dans une entité sont identiques ou homogènes, il est possible de calculer un coût de revient en divisant le total des coûts d’une entité par le total des quantités produites.

La méthode des coûts variables

Cette méthode fonctionne en considérant uniquement les dépenses directement liées à l’activité de l’entreprise. Une fois les coûts fixes mis de côté, les coûts augmentent si l’activité se développe et inversement. Cette méthode est principalement utilisée pour déterminer le seuil de rentabilité (ou le point mort) de l’entreprise. Mais attention, en «évinçant les coûts fixes » cette méthode ne prend pas en compte l’ensemble des charges de l’entreprise.

La méthode des coûts directs

A l’inverse de la méthode des coûts variables, la méthode des coûts directs (ou direct costing) prend en compte l’ensemble des coûts variables et des coûts fixes. Elle comptabilise donc les coûts directement en lien avec l’activité de l’entreprise et les coûts fixes qui ne fluctuent pas en fonction du niveau d’activité, ainsi le résultat n’en est que plus précis.

La méthode des coûts standards

La méthode des coûts standards procède d’un fonctionnement de type budgétaire. Dans un premier temps, l’entreprise définit les coûts qu’elle pense devoir supporter. Un suivi budgétaire permet dans un deuxième temps de mesurer et d’analyser les écarts observés.
Si l’élaboration d’un budget qu’impose cette méthode permet de prévoir un certain nombre d’indicateurs (taux de marge, trésorerie, …), la méthode des coûts standards reste très dépendante de la qualité des prévisions et peut réserver des surprises.

La méthode ABC.

La méthode ABC ou Activity Based Costing est une méthode de comptabilité analytique qui aide les entreprises à piloter leurs coûts plus qu’à se contenter de les mesurer.
Cette méthode propose une solution alternative aux modèles ci-dessus. Elle permet de redéfinir le traitement des charges indirectes et propose une analyse en découpant l’entreprise par activité. L’objectif de cette méthode est de mettre en place une meilleure traçabilité des charges indirectes.
La démarche s’effectue en plusieurs étapes.
  • La première consiste à identifier dans l’entreprise des « activités » qui correspondent à des actions réalisées par un ou plusieurs services dans le cadre d’un processus.
  • On étudie ensuite la manière dont les ressources de l’entreprise (humaines, financières, matérielles, intellectuelles, …) sont consommées par les activités au sein de l’entreprise. Chaque ressource représentant un coût, on peut mesurer le coût de revient de chaque activité.
  • Il suffit ensuite, d’affecter l’utilisation des différentes activités consommées par le produit, client ou service  étudié pour connaître son coût de revient.
Si la méthode ABC permet un meilleur pilotage des coûts en les répartissant précisément entre les activités de l’entreprise, elle est toutefois complexe à appréhender et souvent difficile à mettre en œuvre.

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