Le bilan prévisionnel est un élément indispensable du processus de création d’entreprise. Étonnamment, c’est un élément souvent sous estimé qu’on rédige plus par obligation pour trouver du financement que pour évaluer et comprendre le modèle économique du projet étudié.
On estime à 80% le nombre de bilans prévisionnels qui seront jugés à postériori comme trop optimistes au regard des résultats obtenus par la société nouvellement créée
Cependant la principale utilité du bilan prévisionnel se trouve dans l’aide qu’il apporte au porteur de projet. Dans un premier temps lors de la phase de réflexion et de conception du projet en l’aidant à «faire atterrir » son projet au travers du chiffrage des choix ou des hypothèses retenues.
Dans un deuxième temps, en lui proposant des outils de suivi et de mesure pour adapter son projet à la réalité du terrain. Ainsi, si l’activité n’est pas au rendez-vous, le suivi de trésorerie permettra d’anticiper les difficultés en mettant en évidence les échéances financières importantes qui figurent dans le prévisionnel (paiement des charges sociales, TVA, …), il peut aussi éclairer le dirigeant sur la nécessité d’encadrer, de limiter voire de reporter les dépenses prévues.
Le compte de résultat et les soldes intermédiaires de gestion prévisionnels aident quant à eux à suivre la rentabilité du projet au travers d’indicateurs de marge, de résultat d’exploitation ou du suivi du niveau de chaque dépense en détail. Ils contribuent aussi à éclairer les solutions possibles en mesurant les conséquences de telle ou telle décision à prendre.
Le bilan prévisionnel peut éclairer l’entrepreneur sur l’équilibre du financement de la société. Il n’est pas rare de voir un jeune créateur retravailler son projet en y apportant des modifications substantielles, et, dans certains cas, le prévisionnel permet de mettre en évidence ces situations de manière préventive.
D’une manière générale, il est conseillé de réaliser plusieurs versions du prévisionnel, la première sera la plus réaliste possible, il est important que cette version soit conforme à ce qui va se produire pour fixer les bases du modèle économique à venir. Une fois ce prévisionnel réalisé, il est bon d’en faire une seconde version plus pessimiste qui se fonde sur une activité réduite de 20 à 25% par rapport à la première et de trouver les ajustements nécessaires, afin que le futur dirigeant prenne connaissance des marges de manœuvre qu’il aura.
En résumé le bilan prévisionnel ne se limite pas à un document qu’on oublie une fois qu’il a permis d’obtenir les financements souhaités, c’est aussi un véritable outil de pilotage qui, si le jeune dirigeant le tient à jour, lui donnera un éclairage pertinent lors de ses prises de décision car il informe de manière préventive et permet d’évaluer et de mesurer la performance des hypothèses projetées.
3. La réalisation du bilan prévisionnel
Il n’est pas toujours facile de réaliser un bilan prévisionnel, et l’accompagnement d’un professionnel qui pourra partager avec vous son expérience, sa compétence et ses conseils est vivement recommandé.
Le professionnel vous éclairera aussi sur des aspects techniques en engageant une réflexion autour du statut de l’entreprise, du régime fiscal le mieux adapté ? Le projet est-il rentable, réalisable et fiable ?
C’est à l’entrepreneur que revient le choix de prendre sa première décision de dirigeant : se faire assister ou pas …
4. Le contenu d’un bilan prévisionnel
Comme nous l’avons expliqué, un prévisionnel reprend un certain nombre de tableaux financiers. La liste que nous présentons ci-dessous bien que relativement complète n’est pas exhaustive. A l’opposé, selon la taille, la nature et les enjeux du projet, il n’est pas toujours utile de disposer de l’ensemble des tableaux listés ci-dessous, l’important est qu’ils « parlent » au porteur de projet et qu’il parvienne à s’en servir comme un outil plus que de se limiter à en faire une étape indispensable et passagère dans le parcours du combattant de la création d’entreprise.
Généralement, un bilan prévisionnel contient les éléments suivants :
- Un compte de résultat et un bilan
- Les soldes intermédiaires de gestion
- Un tableau de trésorerie
- Un budget
- La capacité d’autofinancement de l’entreprise
- Un tableau de financement
- Quelques ratios significatifs (rentabilité, marge commerciale, niveau d’endettement, …
- Le besoin de fond de roulement
- Le tableau des investissements
- Un tableau relatif aux charges de personnel
- Un tableau de suivi des impôts et taxes
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