Rentabilité, structure financière, trésorerie... Voici tous les indicateurs et ratios à contrôler tout au long de l'année.
Pour jauger la santé financière d'une société, il faut porter un diagnostic sur sa rentabilité : quelle est sa capacité à dégager des bénéfices récurrents ? sa structure financière : l'entreprise est-elle solide ? autonome ? solvable ? sa trésorerie : est-elle capable d'honorer ses paiements à tout moment ? Trois types d'indicateurs permettent au chef d'entreprise et à son directeur financier de savoir à quoi s'en tenir sur ces différents points.
Une première catégorie se compose de ratios tirés du bilan et du compte d'exploitation ; ils sont à analyser une fois par an, dès la publication de ces documents. Une deuxième série d'indicateurs regroupe les notations et cotations attribuées à l'entreprise par des organismes spécialisés. Un troisième ensemble de critères, enfin, est constitué par des clignotants de bon sens à surveiller tout au long de l'année.
Tirez sept ratios d'or de vos documents comptables
- Le ratio " chiffre d'affaires HT de l'année/chiffre d'affaires HT de l'année précédente ",qui permet de connaître le taux de croissance de vos ventes, est essentiel. Cet indicateur est intéressant en lui-même, mais vous devez aussi le comparer à la moyenne de votre secteur d'activité, pour vous situer par rapport à la concurrence.
- Le ratio "résultat d'exploitation/chiffre d'affaires"reflète la rentabilité d'exploitation, autrement dit l'efficacité commerciale de votre structure dans son activité de vente de biens ou de services. Très dépendant du secteur d'activité, il est le meilleur indicateur de la performance d'une PME... comme d'une multinationale.
- Le ratio "capitaux propres/immobilisations nettes" vous permet d'apprécier la solidité financière de votre entreprise. Il est souhaitable qu'il soit supérieur à 1. Dans ce cas, cela signifie en effet que les capitaux propres, qui sont les ressources longues de la société, suffisent pour couvrir les immobilisations, qui sont ses emplois longs. C'est une configuration saine, qui rassure tous les banquiers et autres experts financiers !
- Le ratio "capitaux propres/dettes à moyen et long terme" reflète l'autonomie financière de votre société. Il doit lui aussi être supérieur à 1. A défaut, cela veut dire que les banques et autres organismes financiers contribuent davantage au financement de l'entreprise que ses actionnaires. Si ce ratio est inférieur à 1, les banquiers considéreront que votre capacité d'endettement est saturée : ils refuseront de vous octroyer de nouveaux crédits.
- Le ratio "frais financiers/chiffre d'affaires HT" complète le précédent. Il ne doit pas dépasser 3 %. Au-delà, on considère que l'importance des charges de remboursement fait courir un risque à l'entreprise. Les banquiers se montreront très réticents à accorder de nouveaux financements, qui alourdiraient encore les frais financiers.
- Le ratio "capitaux propres/endettement total" traduit la solvabilité globale de votre entreprise, c'est-à-dire son aptitude à rembourser ses dettes. S'il est supérieur à 1, c'est excellent (mais rarissime parmi les entreprises françaises, connues pour le faible niveau général de leurs fonds propres). Grosso modo, il est souhaitable qu'il soit supérieur à 0,5.
- Le ratio "actif circulant/dettes à court terme" reflète, lui, la solvabilité à court terme : il mesure la capacité de votre société à honorer ses engagements à brève échéance. Plus le ratio est au-dessus de 1, plus l'entreprise est à l'abri d'une crise de trésorerie. Certaines normes américaines vont jusqu'à préconiser un ratio supérieur à 1,8.
Bon à savoir : calculer les ratios à partir de vos derniers documents comptables, c'est bien, mais cela ne suffit pas. Pour tirer le meilleur profit du diagnostic par les ratios, vous devez analyser l'évolution de vos indicateurs dans le temps, en les comparant à ceux de l'année précédente, ou, encore mieux, des deux exercices précédents. De même, il faut confronter vos indicateurs aux moyennes de votre profession
Suivez votre cote Banque Nationale
Autre baromètre précieux de la santé financière de votre entreprise : sa cote de crédit auprès de la Banque Nationale . C'est un indicateur synthétique qui exprime la confiance de cet organisme dans la capacité de votre société à honorer ses engagements financiers. Très suivi par les banquiers, il reflète l'appréciation que porte la succursale de la Banque Nationale dont vous dépendez sur votre structure financière, votre rentabilité et la régularité de vos paiements.
L'échelle de cotation comporte treize niveaux. Si vous ne connaissez pas la cote de crédit de votre société, demandez-la à votre succursale Banque Nationale , qui est tenue de vous la communiquer.
L'échelle de cotation comporte treize niveaux. Si vous ne connaissez pas la cote de crédit de votre société, demandez-la à votre succursale Banque Nationale , qui est tenue de vous la communiquer.
Bon à savoir : seules les cotes 3++, 3+, 3 et 4+ peuvent être considérées comme satisfaisantes. Toute autre cotation doit vous alerter et vous amener à analyser vos points faibles, puis à prendre rapidement des mesures correctrices. De même, vous devez vous interroger devant toute dégradation de votre cote de crédit, même si cette dernière reste bonne (passant par exemple de 3+ à 3).
Gardez l'oeuil sur certains clignotants
Une façon complémentaire de vous assurer que votre entreprise est en bonnesanté, et le reste tout au long de l'année, consiste à surveiller en permanence des "révélateurs de difficultés".
Ceux que nous vous présentons ici ont été identifiés par les centres d'information sur la prévention (CIP), en partenariat avec les experts-comptables, les avocats et les juges consulaires.
Ceux que nous vous présentons ici ont été identifiés par les centres d'information sur la prévention (CIP), en partenariat avec les experts-comptables, les avocats et les juges consulaires.
Bon à savoir : ces données sont extraites d'un ensemble d'indicateurs qui constitue un outil de prédétection des difficultés à l'usage des PME. Il est accessible sur le site d'information et de prévention des entreprises en difficultés(CIP).
Cas pratique : état de santé de la société Durand
La société Durand est une PME spécialisée dans la transformation de céréales.
Son dernier bilan se présente comme suit : En termes de compte d'exploitation, Durand a réalisé un chiffre d'affaires de 9,5 millions d'euros en 2007, contre 8,2 millions d'euros en 2006. Son résultat d'exploitation s'est élevé à 1 million d'euros, soit un montant identique à 2006. En 2007, elle a dépensé 270 000 euros en frais financiers, contre 100 000 en 2006. Sa cote de crédit à la Banque de France, qui était égale à 3 pendant toute l'année 2007, est restée inchangée après la publication des documents comptables du dernier exercice. Les trois banquiers de Durand appellent pour convaincre l'entreprise de faire davantage appel à leurs services. Cette attitude est partagée par les fournisseurs de la PME.
> Voici le diagnostic rapide qu'on peut porter :
- La croissance du chiffre d'affaires est bonne (16 %), dans l'absolu comme en valeur relative par rapport à la moyenne du secteur (10 %).
- La rentabilité d'exploitation reste satisfaisante : 11 % en 2007, ce qui correspond à la moyenne du secteur, même si elle baisse un peu en valeur relative par rapport à 2006 (où elle atteignait 12 %).
- Avec un ratio "capitaux propres sur immobilisations nettes" égal à 1,22, et un ratio "capitaux propres sur dettes à moyen et long terme" de 1,18, Durand apparaît solide et autonome financièrement. La solvabilité globale de l'entreprise est correcte, avec un ratio "capitaux propres sur endettement total" de 0,59 ; quant à son ratio de solvabilité à court terme, il est excellent : 2,5 !
- La croissance du chiffre d'affaires est bonne (16 %), dans l'absolu comme en valeur relative par rapport à la moyenne du secteur (10 %).
- La rentabilité d'exploitation reste satisfaisante : 11 % en 2007, ce qui correspond à la moyenne du secteur, même si elle baisse un peu en valeur relative par rapport à 2006 (où elle atteignait 12 %).
- Avec un ratio "capitaux propres sur immobilisations nettes" égal à 1,22, et un ratio "capitaux propres sur dettes à moyen et long terme" de 1,18, Durand apparaît solide et autonome financièrement. La solvabilité globale de l'entreprise est correcte, avec un ratio "capitaux propres sur endettement total" de 0,59 ; quant à son ratio de solvabilité à court terme, il est excellent : 2,5 !
En conclusion, la société Durand jouit d'une santé enviable, ce que confirment sa cote Banque de France et l'attitude de ses banquiers et fournisseurs. Seul point noir : ses frais financiers ont beaucoup augmenté, au point de représenter 2,8 % du chiffre d'affaires en 2007 (contre 1,2 % en 2006), approchant de la cote d'alerte de 3 %. Durand aura intérêt en 2008 à réduire son recours au crédit, par exemple en accélérant les encaissements de ses créances clients, qui semblent traîner au vu de leur importance au bilan...
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